
Quelle surprise, Manon, de voir ton nom, samedi soir, lors du défilé des Miss en costume régional !
Tu es allée à l’école à Levens, tu as grandi dans ce village et te voilà propulsée dans le monde médiatique …
Comment en es -tu arrivée là ?
J’ai toujours été toujours attirée par le milieu de la mode. C’est d’ailleurs le métier de styliste que j’ai voulu faire, en premier, lorsque j’étais petite : habiller mes barbies en créant des combinaisons de vêtements et acheter toutes sortes de tenues pour mes légos furent mes jeux favoris.
Quel chemin as-tu choisi ?
Au collège, beaucoup de personnes m’ont dit qu’un styliste se faisait voler ses idées et son travail. Je ne voulais pas que ça m’arrive alors je me suis dit que ce n’était peut-être pas un domaine pour moi car en plus, en plus je n’avais jamais vraiment cousu de ma vie. Je me suis donc tournée vers l’architecture.
L’architecture, c’est aussi la création ? Une attirance particulière pour l’Art ?
Oui, particulièrement la peinture, la sculpture, le dessin et la culture dans ce domaine. J’ai donc choisi un lycée qui me permettrait de développer cette passion naissante, et c’est à Estienne d’Orves que j’ai trouvé mon bonheur avec une spécialité Arts Plastiques.
Qu’as-tu appris dans cette section ?
Je pense y avoir passé les plus belles années de ma scolarité. L’art m’a permis de m’ouvrir à des domaines nouveaux (les musées…) et de développer ma pensée et ma réflexion.
Tu as pu faire des stages ?
Durant mon année de seconde, j’ai fait un stage à l’école de Condé, une école de design qui réunit les 4 designs principaux :mode / espace (architecture) / objet / graphique.
C’est en faisant une journée sur la mode que j’ai compris que c’est ça qui me plaisait réellement : créer, dessiner, toucher les matières, les tester … Tout cela me fait vibrer, c’est indescriptible.
Mais Condé n’était pas vraiment l’école que je recherchais, cependant, elle m’a permis de “re”trouver ma voie.
Tu as eu ton bac ?
J’ai eu un Bac général HLP ( Humanités, Littérature, Philosophie) et Arts Plastiques
Une mention ?
Oui …. Mention Très bien !
Félicitations…Et ensuite ?
J’ai cherché une école qui pouvait m’apprendre un véritable savoir-faire, un véritable artisanat et Maman a donc trouvé mon école actuelle : la Denis Durand Académie.
En attendant de pouvoir intégrer cette école, qu’as-tu fait ?
Je ne suis pas restée sans rien faire, j’ai fait des « petits boulots » pour gagner un peu d’argent en attendant la rentrée de septembre suivante dans cette école prestigieuse.
J’ai travaillé à la Boulangerie Alexis, au SPAR de Levens où j’ai eu le plaisir de côtoyer beaucoup de gens qui m’ont vue grandir et revoir aussi mes copains d’école.
La rentrée arrive et ?
Juste avant la rentrée, fin Septembre, le directeur pédagogique nous envoie le dossier d’inscription pour le « costume régional de Miss France ».
Un challenge à relever pour toi ?
Je me suis dit « pourquoi pas ? Après tout, ça peut être amusant, et qui plus est, ça me sortirait de ma zone de confort et de mon style de prédilection.
Je me suis donc lancée et j’ai envoyé ma candidature pour Miss Corse, Miss Provence et Miss Côte d’Azur.
A ma grande surprise, c’est sur la Corse que j’ai été sélectionnée.
Le temps s’accélère alors ?
Me voici donc, 2 semaines après avoir commencé mes premiers cours, à réaliser une tenue pour une Miss.
Que devais-tu faire ? Par où as-tu commencé ?
Il fallait reconnaître la région au premier coup d’œil , grâce à un thème. Je me suis donc penchée sur les polyphonies corses, avec de nombreux symboles : Corse en incrustation, le mot “Paghjella” qui signifie “polyphonie”, la partition de l’hymne, un “Urganettu”, accordéon diatonique qui accompagnait les chants dans la tradition, la tête de Maure et un chapeau traditionnel.
Voilà les symboles que j’ai voulu mettre en avant.
A partir de là ?
Une grande aventure entre essayages et envoi…..Bref, le costume est arrivé entier au Zénith d’Amiens
Et ?
Une grande émotion pour moi ! Une belle expérience !
Je vis actuellement ma passion à temps plein : je peux expérimenter mes idées tout en étant épaulée par un Maître Couturier qui nous apprend le patronnage, une technique de fabrication de vêtement de A à Z, qu’aucune autre école en France ne propose. Il nous enseigne « à la manière de la haute couture » afin que notre travail soit un travail de belle qualité.
La spécialité que j’ai suivie en Art au lycée m’accompagne tous les jours dans mes visions créatives, me poussant à trouver un style qui me plaît.
Tes projets ?
J’ai pour projet de créer ma propre marque haute couture : « Leander Arthley ». Mais pour l’instant, restons les pieds sur terre : 2 ans à l’académie puis j’irai sûrement apprendre « le tailleur » à Milan afin de compléter mon panel de compétences.
Et pour conclure ?
Un énorme merci à ma Maman sans qui je ne serais sûrement pas là où je veux être !
Bonne route à toi, Manon et merci de porter ainsi, haut les couleurs de Levens !